Ce que je perçois derrière chaque demande d’entretien sexologique, c’est l’ambition et l’appétit d’une sexualité bienfaisante, tellement difficile à cultiver dans la continuité du couple. Ma réponse à cette recherche, c’est la « balade érotique » : se promener lentement dans l’érotisme… sans savoir où nous mènera cette balade. Le mot « balade » exprime l’initiative sans l’attente, le lâcher-prise, la lenteur, goûter l’imprévisible, le plaisir de s’arrêter pour rien, pour tout, pour contempler ou exprimer, pour jouir de l’instant, et repartir, découvrir sans impatience, les sens toutes voiles dehors, s’abandonner dans le non-vouloir mais le ressentir. Nos deux corps, nos deux sensualités s’entremêlent et, en même temps, longuement, tissent le lien de nos deux désirs de vivre avec délectation. Eternel recommencement et toujours différent, comme si notre érotisme renaissait chaque fois que nous faisons l’amour.
La magie amoureuse disparaît… et… on pense à la séparation ?
Oui, beaucoup se séparent à partir de ce constat. Ils croient que ce qui leur arrive n’est pas normal, qu’ils n’ont pas rencontré l’homme ou la femme de leur vie et qu’ils se sont trompés de personne.
Dans le contexte du couple dans la durée, si la femme ne ressent plus de désir pour son compagnon et qu’elle se sent attirée sexuellement par une autre personne, elle en déduira qu’elle n’aime plus le premier et que L’HOMME DE SA VIE est le second.
Dans le même contexte, si l’homme rencontre et désire une autre femme, le désir magique et spontané de celle-ci lui laissera entrevoir une sexualité plus en accord avec ses attentes. Il pensera qu’il a enfin trouvé LA FEMME DE SA VIE.
« Qu’est-ce qu’on fait avec ça ? »
Groupe de parole au CIDFF65 « L’importance de l’estime de soi dans notre vie sexuelle »
J’animerai un groupe de parole au CIDFF65 (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles) le jeudi 19 mars à 20h15.
Séances de 1h30 qui s’adressent aux couples et aux personnes seules, hommes et femmes.
Renseignements et inscriptions au CIDFF – Tél. 05 62 93 27 70 – Adresse : Résidence Baudelaire – 6, rue Arthur Rimbaud – Tarbes
Un chemin à dessiner
Marc, 16 ans, lycéen, me téléphone et me demande si je peux le recevoir, non pour une consultation mais pour une discussion sur la sexualité et en particulier l’éducation à la sexualité. J’accepte. Nous prenons rendez-vous.
Il s’installe dans le fauteuil comme s’il allait repartir .
Il dit : « C’est difficile, je ne sais pas par où commencer… »
Il regarde ses pieds, puis les livres autour de lui, le bureau et moi.
« Vous êtes sexologue ? »
« Oui »
Il s’assoie définitivement, confortablement, inspire fort et :
« Quand on nous parle de sexualité à l’école ou au lycée, c’est toujours le Sida, la contraception, les maladies, les capotes, l’anatomie très peu, les dangers, faire attention ! ils ne savent dire que ça !… le sexe, ce n’est pas que la reproduction, ce n’est pas que le cul ! (excusez-moi)… Parce qu’à côté de tout ça, il y a la pornographie et ça ne me convient pas non plus, je sais que c’est pas ça l’amour ! »
La suite de notre entretien reste confidentielle.
Merci à cet adolescent pour son « coup de gueule » et sa lucidité.
Nous avons beaucoup de travail à faire et un chemin à dessiner, et quel chemin ! Pour enfin pouvoir parler d’amour, de sensualité, de désir, de plaisir, d’humanité… d’érotisme, l’art de la sexualité et du lien amoureux !… sans tabou ni idées reçues.
Colloque « L’après-midi du couple » 7 novembre 2020 à Tarbes
J’ai le plaisir de vous annoncer le premier colloque « L’après-midi du couple » le 7 novembre 2020 organisé par l’Association « A nous deux, le couple ! ».
Le thème conducteur sera le couple dans sa continuité et comment vivre une communication affective, romantique et sexuelle tout en maintenant une fonctionnalité familiale.
Historien, anthropologue, psychiatre, spécialistes du couple, sexologues interviendront lors de ce colloque et échangeront avec tous les participants au cours d’un débat que nous souhaitons très vivant et fructueux.
Notre but, à travers cet événement, est de sortir de cette atmosphère misérabiliste du couple ennuyeux, lassant, épuisant, douloureux, violent parfois.
Il est facile de faire couple mais il est difficile de le faire durer.
Nous devons apprendre aujourd’hui, ici et maintenant, à fabriquer un entre-deux, lien dans lequel on transformera la passion de la rencontre en action dans la continuité du couple, en prenant en compte nos conditions de vie actuelles et notre évolution individuelle.
Vous pouvez envoyer vos remarques et vos suggestions par mail à am.wolsfelt@orange.fr