La médiation lexicale est le fil conducteur de la thérapie de couple et conditionne son bon déroulement. Elle intervient quand l’homme et la femme sont en » souffrance de dialogue » et ne se comprennent plus : « Quoi que je dise c’est mal interprété » ; « On s’engueule sur tout » ; « On finit par ne plus se parler ». Même si les mots prononcés par l’un et par l’autre sont identiques, leur signification se révèle différente, voire contradictoire. Nous parlons la même langue, mais nous ne tenons pas le même langage. En situation de médiation lexicale, nous allons reprendre les mots ou les phrases, sujets à controverse, les interpréter, et les traduire à la lumière du ressenti de chaque personne du couple. Le but étant d’entendre (au sens fort, celui de comprendre) la signification du message exprimé. La médiation organisationnelle relève de l’organisation pratico-pratique du quotidien. Le ou la médiateur·e accompagne l’homme et la femme dans l’évaluation de leurs goûts, désirs et compétences afin qu’ils puissent choisir, après réflexion et concertation, qui fait quoi, où, quand et comment. C’est un travail qui permet une meilleure répartition des tâches, et un quotidien plus serein face aux impératifs familiaux et professionnels. Les couples sont généralement très demandeurs de médiation organisationnelle, et ils en ressentent le besoin même si tout va bien. Ils s’assoient, exposent la situation, leurs points de vue, et cherchent, avec la collaboration d’un tiers neutre, à trouver le planning qui sera le meilleur compromis pour chaque membre de la famille. La médiation sexuelle se situe à la confrontation de deux univers érotiques bien distincts : celui de la passion amoureuse et celui du couple dans la durée. Elle vise à résoudre le quiproquo sexuel. Elle se situe donc en aval de la passion amoureuse, quand le temps a fait son œuvre d’usure, que chacun·e reproche à l’autre, qui, un manque de romantisme, qui, un manque de désir et tous deux un manque de spontanéité : « Il ou elle n’est plus comme avant »… La médiation sexuelle combat l’ignorance et les idées reçues qui sont légion dans ce domaine. Elle est un lieu privilégié où l’érotisme se parle, un espace d’acquisition de connaissances, d’apprentissage de sa sensualité et de celle de l’autre, d’écoute et d’expression des ressentis, des émotions et des découvertes de chacun·e. La médiation lexicale joue ici un rôle central, car notre vocabulaire érotique est trop pauvre pour exprimer un désir et une sensualité propres à chacun. |
FeaturedUne médiation conjugale pour mettre en valeur l’autonomie individuelle garante du lien du couple
Au bout de quelques années de vie commune, il nous arrive bien souvent de penser que notre compagnon ou notre compagne ne nous apporte plus rien ou très peu. On attend de l’autre qu’il ou elle nous insuffle joie de vivre, courage, évolution positive. Notre insatisfaction, notre frustration nous poussent à nous tourner vers d’autres personnes pour combler nos manques, mais le manque réapparaîtra une nouvelle fois, plus ou moins vite et tout sera à recommencer après chaque rencontre. Nous cherchons « l’homme ou la femme de ma vie ». le sentiment d’insatisfaction est récurrent et fait partie de nous, quoi que nous fassions et quelle que soit la personne qui partage notre vie. Il faut donc apprendre à nous satisfaire de notre condition et de notre capacité à évoluer ; ne pas faire peser sur le lien du couple la responsabilité de notre « bonheur individuel ». Même dans le couple nous pouvons nous sentir très seuls. C’est une évidence pour la majorité des couples.
La survie du couple est conditionnée par un échange régulier entre deux individualités différentes. Complicité, dialogue, communication des émotions conditionnent la survie et la durée de la vie de couple.
Accepter que l’AUTRE ne soit pas un TOUT mais un « PLUS ».
Notre propre évolution dépend surtout de notre individualité.
L’évolution du couple dépend de notre capacité à communiquer avec l’autre et nous suffire d’une complémentarité imparfaite.
La médiation conjugale permet de construire une nouvelle façon de vivre ensemble en réinventant et revisitant à deux, la forme et le sens de notre vie commune.
FeaturedLa médiation sexuelle
Elle se situe au moment où la passion amoureuse laisse place à moins de désir et moins de romantisme dans le couple. Il s’agit de la difficulté à créer des situations propices au désir et à l’excitation parce qu’on voit tous les jours et la routine fait son œuvre de désenchantement. Elle vise à résoudre un malentendu sexuel dans lequel chaque personne se sent frustrée par le comportement de l’autre. C’est le quiproquo sexuel (traité dans d’autres articles) et dans mon essai: « A nous deux, le couple! » La médiation sexuelle se situe en aval de la passion amoureuse, quand le temps a fait son œuvre d’usure, que chacun·e reproche à l’autre, qui, un manque de romantisme, qui, un manque de désir et tous deux un manque de spontanéité : « Il ou elle n’est plus comme avant »… La médiation sexuelle combat l’ignorance et les idées reçues qui sont légion dans ce domaine. Elle est un lieu privilégié où l’érotisme se parle, un espace d’acquisition de connaissances, d’apprentissage de sa sensualité et de celle de l’autre, d’écoute et d’expression des ressentis, des émotions et des découvertes de chacun·e. La communication émotionnelle joue ici un rôle central mais difficile pour deux raisons: — Notre vocabulaire érotique est trop pauvre pour exprimer un désir et une sensualité propres à chacun et chacune de nous. — « Ces choses-là ne se disent pas ». C’est tabou. La médiation sexuelle ouvre délicatement le champ des possibles dans la communication du vécu intime au sein du couple. |
Featured« J’attends de lui plus de patience, plus de tolérance »
C’est une phrase très souvent exprimée dans le cadre du couple qui dure et de la sexualité.
» Il voudrait que je le désire quand lui me désire. Il me reproche de ne pas l’aimer comme lui m’aime. Et quand je lui demande d’être gentil avec moi, il me tourne le dos ou se fâche et me fait la tête « .
L’homme a besoin de faire l’amour pour être tendre et la femme a besoin de tendresse pour faire l’amour.
Les accusations fusent de part et d’autre alors qu’il suffirait de parler de nos différences physiques, émotionnelles, sensuelles pour trouver un terrain d’entente. Bien entendu cela requiert patience et tolérance à condition que l’homme et la femme communiquent leurs ressentis personnels.
Faire l’amour n’est pas un acte mais un chemin, un voyage à deux dans la découverte de soi et de l’autre.
Etre curieux, curieuse. Prendre le risque d’être maladroit.e, de commettre une erreur, attendre de l’autre un parcours parfait, rechercher l’orgasme à tout prix et bâcler la sensualité, l’intuition des gestes, la douceur, la délicatesse, le respect de l’autre.
Les réactions sexuelles de l’homme et de la femme sont différentes. Malheureusement on ne nous l’apprend pas, on en parle pas. Quand on parle d’amour, on fait toujours référence à la passion amoureuse qui nous fait croire que nous sommes semblables. Mais la passion ne dure pas et on ne nous donne pas les clés pour l’après passion. ( référence à « La balade érotique » dans mon essai: « A nous deux, le couple » publié en 2019 )
FeaturedPlaidoirie pour le couple
Gardons le cap sur le couple. Parce que je crois que c’est lui qui nous sauvera. « Le couple est la civilisation minimale – le contraire de la guerre, l’antidote de la mort » écrit André Comte-Sponville. J’aime bien cette expression : « la civilisation minimale » et je l’interprète de cette façon : le couple est le plus petit groupe sociétal à la fois représentant et miroir de notre civilisation. Quelle responsabilité !
De mon fauteuil d’écoute, je m’intéresse à ce couple qui reflète avec fidélité la complexité et l’évolution de notre société.
—J’observe le couple dans son désarroi , essayant de s’adapter à la complexité d’une évolution technologique, économique, sociétale. Exposé aux invectives des moralisateurs et prôné par les partisans du « super couple ». Partagé entre les idées reçues, croyances diverses et variées du couple du XIXe siècle (rôles sexués de l’homme et de la femme) et les impératifs présents ( redistribution de ces mêmes rôles en fonction des choix et des compétences de chacun-e).
—J’observe le couple dans son désir de « normalité ». Normal signifie pour eux : bons parents, belle maison en ordre, complicité bienveillante, sensualité et sexualité partagées. Mission impossible ? Comment, dans les conditions actuelles le couple pourrait-il assumer deux professions, tenir une maison, élever un, deux ou trois enfants, laisser à chacun-e un peu de temps et d’espace et être « normal » ? Les couples qui veulent bien faire n’en peuvent plus ! Ils n’y arrivent pas. Malgré toute leur bonne volonté ils se sentent confinés dans leurs multifonctions, épuisés, impuissants face à l’injonction sociétale du «conjugalement normal ».
—J’observe le couple dans son désir de changement, d’inventivité, de construction . Certains-es travaillent d’arrache-pied dans nos cabinets de thérapie de couple et de sexologie pendant des semaines ou des mois à la transformation de leur vie de couple. Ils font ce constat : « Il faudrait que tout le monde sache que l’on peut tout remettre en question et qu’il est en notre pouvoir, individuellement et à deux, d’interagir sur une relation de couple et en conséquence sur notre bien-être individuel « .
FeaturedTendresse, séduction, érotisme
On ne parle pas assez de la tendresse dans un couple. La tendresse ne doit pas se vivre comme un enjeu sexuel, mais bel et bien pour elle-même. On a écrit que les femmes venaient plutôt à la sexualité par la tendresse et les hommes à la tendresse par la sexualité.
Toujours est-il que la tendresse fait souvent défaut dans la continuité du couple alors que l’érotisme a besoin, en amont, de complicité, de connivence et d’entendre « le coeur qui bat ».
Elle est exprimée par l’homme le plus souvent en signe de sérénité et de gratitude après une relation sexuelle.
La femme craint qu’un geste « trop tendre » soit interprété par l’homme comme les prémices d’un désir sexuel.
L’homme se plaint souvent du besoin de réassurance de la femme et de son impatience à recevoir des preuves d’amour, avant de faire l’amour. Quand il ressent du désir et qu’il exprime : « J’ai envie de toi », elle pourrait répondre si elle osait : « J’ai envie d’avoir envie de toi ». Quand lui est dans le désir, elle est dans le désir du désir. L’homme se sent frustré de ne pas recevoir une réponse équivalente à son désir.
Il ne comprend pas.
La femme attend « le » message affectif qui déclencherait son désir. Elle ressent le désir masculin trop rapide et trop brutal, pas assez lent et doux. Elle a du mal à installer dans l’intimité du couple son besoin de romantisme, de légèreté, de fantaisie, de jeu, son besoin de séduction. Avec l’érosion du quotidien et de la routine, les tentatives pour séduire un partenaire trop présent s’émoussent et on baisse les bras.
Et pourtant… : « Je suis là et je sais que tu es là. Je te regarde, je t’écoute, je me sens bien à côté de toi. Tu es la seule personne, ici et maintenant que je désire près de moi. »
Tendresse, séduction et érotisme sont indissociables à condition d’exprimer ce que l’on ressent car le chemin qui mène l’homme vers le désir n’est pas du tout le même que celui de la femme.
FeaturedD’où vient cette croyance au sujet de l’orgasme féminin ?
Dans son livre : « Le corps libéré »[1], Suzanne Képès parle du « mythe de l’orgasme vaginal » déclaré au début du XXe siècle comme le seul, le vrai, l’authentique. Sigmund Freud va renforcer le trait en n’hésitant pas à expliquer que la femme vaginale (qui jouit à la pénétration) est mature, et la femme clitoridienne (qui jouit en se masturbant) immature. Combien de femmes encore aujourd’hui viennent demander s’il n’est pas « mal » ou « anormal » de jouir par stimulation clitoridienne au cours d’une relation sexuelle ? Combien d’hommes attendent de leur compagne une jouissance vaginale équivalente en intensité à la leur ? Les images pornographiques renforcent l’idée de jouissance facile et systématique chez la femme. Comme s’il suffisait d’appuyer sur un bouton pour déclencher un orgasme. Je finis par me demander si la pornographie n’a pas été inventée pour compenser le mystère du « continent noir » de la féminité… et pour renforcer d’une façon machiavélique l’illusion d’une superpuissance virile.
[1]Suzanne Képès, directrice d’enseignement en sexualité humaine, auteure de : « Le corps libéré », psychosomatique de la sexualité paru en Avril 2002 Editions La Découverte Poche
FeaturedEst-ce la pornographie qui déteint sur notre comportement sexuel ?
Malheureusement trop souvent, avec des conséquences désastreuses pour la femme comme pour l’homme. Le « porno » s’apparente à un mouvement incessant et répétitif, une mécanique, une sexualité sans affect : les mêmes gestes, souvent dans le même ordre, les mêmes caresses, les mêmes positions, les mêmes cadrages, les mêmes mots, lorsqu’il y en a, les mêmes gémissements ou halètements… En sus, la vulgarité, la bassesse, la bêtise, l’ignominie. Quelle volonté de déshumaniser la femme, de la rabaisser, de la soumettre, de l’humilier, de la souiller, de l’avilir! Pour l’homme, sa mutation en « marteau piqueur » n’est pas non plus très réjouissante. La pornographie donne une vision brutale et violente de la sexualité, où les relations entre hommes et femmes ne connaissent aucune tendresse ni sentiment affectif. Ni la morale répressive d’antan ni la pornographie contemporaine ne font bon ménage avec une sexualité humaine qui implique séduction respectueuse, expression émotionnelle d’un lien tendre ou amoureux, courtoisie, délicatesse. Alors surtout, ne confondons pas pornographie et érotisme : la pornographie se sert du corps objet, le manipule et le vend ; l’érotisme révèle le corps sujet, le respecte et l’exalte.
FeaturedL’amour ne suffit pas
Le sentiment amoureux ne suffit pas pour faire couple .
La passion amoureuse, le coup de foudre, sont des moments merveilleux et inoubliables, mais insuffisants pour garantir une bonne entente dans la durée et sous le même toit. L’organisation de la vie conjugale a besoin de complicité, d’amitié, de solidarité, de respect et de tolérance.
La passion amoureuse nous fait croire que nous sommes « pareils », mais c’est un mirage qui se dissipera avec la proximité puis la promiscuité. La fusion amoureuse qui suit la rencontre diminuera avec le temps et la routine. Le lien qui était fusionnel va se diluer dans l’espace et dans le temps et devra laisser la place à une communication curieuse des différences de chacun.e et une acceptation de celles-ci.
Attendons de ne plus être fou-amoureux pour vivre ensemble.
La passion amoureuse est à la portée de tout le monde, c’est quelque chose de naturel. On dit que ça nous « tombe dessus » sans qu’on le cherche.
La construction conjugale et familiale, faire couple et faire famille, est à la portée de ceux et celles qui échangeront nt sur la façon de vivre à deux, en famille, qui en discutent, qui reconnaissent leurs différences et surtout qui pensent et agissent avec ces différences, pour construire un projet à deux.
Je soupçonne la nature d’avoir inventé la passion amoureuse uniquement pour assurer la survie de l’espèce. Tomber amoureux.se, désir sexuel magique, » On se plaît, on fait l’amour, on veut un enfant ».
La nature ne nous a pas donné le mode d’emploi pour le programme qui suit, c’est à dire la vie en commun. Si la nature avait inventé une vie de couple standard, ça se saurait, on la suivrait et on n’aurait pas de problème, ce serait magique, comme la passion.
La nature nous a mis à disposition l’unicité individuelle, la capacité de penser, réfléchir, choisir, inventer, créer, organiser, agir.
Pour la passion on n’a pas le choix, pour l’action on a le choix.
C’est la dialectique du fond et de la forme : dans le fond on s’aime, dans la forme : « comment » s’aime-t-on, de quelle façon allons-nous vivre à deux et sous le même toit ?
La civilisation, les lois, ont été créées par les humains en faveur d’un ordre social.
C’est donc à l’homme et à la femme de créer et construire leur vie de couple, en faveur d’un ordre conjugal qui évolue et s’adapte aux changements sociétaux.
FeaturedQu’appelez-vous orgasmocratie ? »
Il s’agit encore d’un extrême : cela veut dire jouir à tout prix, quelle que soit la qualité de l’échange sexuel et sa durée. Encore une injonction, une pression mentale de notre temps, un cadeau empoisonné que nous offre notre époque, augmenté de l’utopie d’un bonheur sexuel flamboyant, renouvelable à souhait et à la portée de tous, n’importe quand et n’importe comment.
L’orgasmocratie signe et corrobore le désir de fusion et d’efficacité. La passion amoureuse transforme deux êtres foncièrement différents en deux clones sexuels nageant dans un bonheur fusionnel aussi intense que de courte durée et porteur d’illusions : nous jouirons chaque fois et même plusieurs fois et en même temps. C’est la « course à l’orgasme » qui nous rend dépendant·e·s de modèles tels que la pornographie, aux dépens de notre liberté et de notre autonomie.
De son côté, la sexualité que l’on nous présente comme désirable à grands coups de blockbusters et de publicités est humainement impossible.
L’orgasmocratie exige un masculin qui doit séduire, plaire, être doux, à la fois provocateur et respectueux. C’est lui seul ou presque qui doit être à l’origine de l’excitation du couple. On a mis sur les épaules de l’homme la responsabilité du plaisir du couple, c’est sans doute pour cette raison qu’il a les épaules larges ! Il doit deviner les effets de ses caresses sur une personne à qui l’on a appris à ne pas dévoiler ses émotions sexuelles.
Au féminin, elle doit être douce, tolérante à l’égard des exigences de son partenaire, à l’écoute de son amant, à la fois passive et excitante, excitée, mais pas trop pour ne pas choquer ou effrayer. Tiraillée dans son imaginaire entre le modèle de la vierge et celui de la putain, elle a l’obligation de jouir, de l’exprimer et d’en être redevable.
Il nous appartient de nous délivrer de cet engrenage des rôles sexués : pour les hommes, ne plus se réduire à être de bons techniciens, de bons ouvriers spécialisés du sexe. Devenir de vrais amants, hommes présents, habités de leur émotion, offrant leur désir et leur plaisir. Pour les femmes, chercher leur autonomie dans l’excitation et le plaisir, découvrir la jouissance, peu à peu, comme elles le souhaitent.
FeaturedL’incertitude amoureuse
« J’ai trompé ma compagne, est-ce que ça veut dire que je ne l’aime plus ? »
« J’ai trompé mon compagnon, est-ce que ça veut dire que je ne l’aime plus ? »
Pour ces personnes-là, le mot « tromper » signifie : avoir une relation sexuelle à l’extérieur de son propre couple.
Quand la personne se pose cette question, elle ressent encore un attachement pour le compagnon ou la compagne habituel.lle. Elle a peur de se tromper elle-même, peur de se tromper de partenaire.
Il peut arriver que nous nous sentions fortement attiré.e physiquement et ou intellectuellement par une personne autre que son ou sa partenaire. Les sentiments qui nous lient à notre partenaire habituel depuis des années ont perdu de leur intensité passionnelle et se sont transformés en attachement affectif amical-amoureux.
Cette situation est difficile parce que tomber amoureux.se est à la portée de n’importe qui alors que faire durer l’amour est plus difficile et c’est pour cela que le couple est difficile.
Entre une continuité difficile dans le couple et un coup de foudre, c’est tout vu ! On va préférer le coup de foudre et c’est naturel.
Le piège est de penser que tomber amoureux.se nous oblige à changer de partenaire.
On a tendance à comparer les sentiments en terme de « plus » et de « moins », à préférer la personne qui nous attire le plus fort, ce qui nous renvoi à un choix injuste et douloureux.
Dans la durée la passion va à nouveau s’atténuer et ce sera un éternel recommencement.
Notre meilleur allié dans une telle situation est le temps, le temps qui passe. Nous avons besoin de nous laisser le temps de réfléchir à notre propre chemin de vie. Ne pas se sentir obligé.e de choisir une personne plutôt qu’une autre (choix dangereux si ce n’est impossible) car elles ne sont pas comparables .
Nous côtoyons l’une depuis quelques années et l’autre depuis quelques jours.
Réfléchissons à ce que nous voulons vivre vraiment dans la durée avec telle ou telle personne.
Ce que nous voulons accomplir pour nous-même, quelle est la personne qui ne posera pas d’obstacle au chemin que l’on s’est dessiné et qui saura dessiner le sien à côté de moi.
Cette réflexion mérite qu’on s’y arrête pour éviter de se tromper soi-même.
Et pour répondre enfin plus directement aux deux premières questions : « Non, aimer ailleurs ne veut pas toujours dire que je n’aime plus mon ou ma partenaire. »
Featured« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé »
J’ai très envie d’adapter cette citation de Voltaire, philosophe du XVIIIème siècle, au couple nouveau tel que je l’envisage. Réinventer le couple, faire de la vie de couple un « plus » et non un poids.
Expression novatrice qui était , hier encore, pour nombre d’entre nous, de l’ordre d’un idéal, d’un rêve, d’un avant-gardisme imaginaire. Les sciences humaines telles que la psychologie, la sociologie, l’anthropologie, la philosophie … utilisent ces expressions dans leurs analyses et leurs recherches.
Non, construire un couple nouveau et plus heureux n’est pas seulement le fruit de l’imagination de nos humanistes.
Construire ce couple-là est à notre portée à condition de ne pas être passéiste, pessimiste, défaitiste, ou atteint.e de je ne sais quelle « flemme de l’esprit ».
Depuis quelques années, une évolution évidente se dessine dans la demande de mes impatients.tes.
Exemples:
» Nous avons la soixantaine, nos enfants sont partis, nous avons décidé de ne pas nous séparer mais nous voulons tout changer… pour être mieux ensemble et individuellement. »
« Nous faisons notre devoir mais nous avons l’impression de nous sacrifier, nous ne voulons pas faire comme nos parents »
« Je me sens prisonnier.ère et esclave des habitudes, des idées reçues. »
Nous désirons choisir et construire notre avenir et choisir et construire l’avenir du couple.
C’est tout un remaniement à notre portée, à condition de remettre en question certaines valeurs du passé et de les remplacer par des nouvelles, choisies par nous deux.
La thérapie de couple, et je préfère les mots: médiation de couple, permet une ouverture vers cette reconstruction tant désirée et porteuse d’espoir. L’homme et la femme vont enfin se donner le pouvoir d’inventer une nouvelle façon de vivre ensemble et individuellement.
Ils acquièrent enfin la liberté de choix.
La fidélité est-elle indispensable dans le couple?
Qu’appelle-t-on fidélité dans le couple ? Parle-t-on de fidélité sexuelle ou d’exclusivité sexuelle ?
Désirer l’exclusivité sexuelle est possible les premiers mois de la rencontre amoureuse, d’ailleurs on ne la désire pas, car les premiers mois nous sommes dans la passion et une passion est exclusive.
Dans le couple qui dure, la passion a du mal à résister au temps, à la routine, aux corvées, à la proximité, à la promiscuité, aux soucis parentaux et matériels …
Ce n’est pas parce que le couple « va mal » que l’un ou l’autre ou les deux rencontreront une personne avec laquelle ils auront une relation amoureuse ou et sexuelle.
L’attirance à l’extérieur du couple est un phénomène naturel mais qu’est-ce qu’on en fait ? L’exclusivité sexuelle, que l’on appelle communément fidélité, n’est pas naturelle. Elle a été instaurée par l’homme, les religions, les pouvoirs politiques, il y a de cela des millénaires, afin de sauvegarder les héritages familiaux et instaurer un ordre social.
Donc notre culture véhicule une coutume, un interdit qui ne coïncide pas avec notre nature.
Et c’est en partie pour cette raison que la vie de couple est difficile.
La fidélité serait alors : ne pas oublier ce qu’on a vécu ensemble. La fidélité devrait survivre à la séparation, à la relation extra-couple, au divorce. On ne peut pas renier le passé, le vécu.
La stabilité du couple ne dépend pas exclusivement de sa sexualité, nous le savons tous et toutes.
Pourquoi alors au XXIème siècle, ne pas concilier mariage d’amour et rencontres extra-couple ?
Le couple est précieux car il est garant d’une stabilité dont nous avons tous.tes besoin. Essayons de réfléchir à ce qui est important pour chacun et chacune d’entre nous avant de faire appel à l’incompréhension et à la violence .
Accéder à la médiation d’un thérapeute
C’est une démarche encore mal comprise, mal interprétée. Certains pensent : « Je ne suis pas malade ! ». La mésentente dans le couple n’est pas une maladie. Les personnes qui viennent à mon cabinet ne sont pas des malades ; elles souffrent dans leur vie relationnelle de couple. Elles ont le courage de prendre le temps de réfléchir sur la façon de résister à un environnement qui souvent les dérange et les éloigne de leur véritable identité et de leurs projets. Elles ont de surcroît l’intelligence de penser que c’est par la réflexion sur soi qu’elles acquerront les moyens de devenir autonomes et de réfléchir sur l’autonomie et le bien-être de leur couple.
Nous travaillons ensemble dans une dynamique de pensées, d’idées, de propositions, d’informations. Je fais en sorte que nos échanges soient valorisants, enrichissants et qu’ils respectent l’altérité et le devenir de chaque personne.
Depuis une dizaine d’années, un nouveau type de demandes de thérapie de couple est apparu. Plutôt qu’un sauvetage in extremis du couple, la demande consiste en une recherche de mieux-être et de construction : « Nous sommes venus pour améliorer notre relation » ou « Nous avons décidé de rester ensemble, mais nous voulons changer notre manière de vivre ensemble ». De plus en plus de couples de tous âges s’autorisent à remettre en question la monotonie de leurs habitudes, et à fabriquer à deux un renouveau organisationnel et affectif.
Nous ne nous aimons plus passionnément comme lors de notre rencontre mais nous sommes bien ensemble. Il n’est pas besoin de dire « Je t’aime » ou « Je ne t’aime pas » mais juste: « Je suis bien avec toi ».