Nous vivons tous les deux sous le même toit, dans la même maison.
Nous préparons les repas dans la même cuisine.
Nous prenons nos repas dans la même salle à manger.
Nous nous lavons dans la même salle de bain.
Nous utilisons le même water-closed.
Nous dormons dans la même chambre, dans le même lit.
Nous nous croisons dans le même couloir.
Nous ne nous disons plus bonjour, nous ne nous embrassons plus, nous ne nous serrons plus dans les bras l’un de l’autre, nous ne nous regardons plus, nous nous croisons sans faire attention l’un à l’autre. Nous ne sommes pas obligés de nous parler pour que cette maison existe et respire.
Nous ne communiquons plus… « Je suis devenue la lampe du salon »…
Il ne reste que le fonctionnel, le matériel, le physiologique, la survie monotone.
Invitons-nous sous le même toit au moins une fois par semaine et parlons, assis autour d’une table, comme si nous nous rencontrions, comme si nous étions curieux l’un de l’autre…

Au cours de mon long parcours professionnel j’ai beaucoup lu, appris, cherché (c’est après les diplômes que l’on apprend son métier).
Je pense que l’on ne peut pas exercer en qualité de thérapeute de couple et de sexologue sans connaissances anthropologiques et je me suis inspirée entre autres, de travaux tels que « Inventer le couple » de Philippe Brenot (éditions Odile Jacob 2001), livre qui met en exergue les difficultés de la vie en couple, la nécessité d’adapter la vie à deux aux valeurs d’aujourd’hui et aux nouvelles mentalités.
Mon livre : « A nous deux, le couple ! » est l’aboutissement de travaux et de recherches à partir de plus de trois milles consultations et je ne compte pas les groupes de paroles, conférences et débats tous publics.
Je voudrais que cette association soit le point de départ de recherche et d’échanges entre vous et nous (association), un temps et un lieu de rencontres entres spécialistes tels que historiens, anthropologues, sociologues, thérapeutes de couple, sexologues, psychiatres psychologues, etc… et nous tous et toutes « spécialistes des difficultés de la vie en couple »…

Le couple dans la durée est un véritable défi à la nature pour ce qui concerne le désir sexuel.  Le désir sexuel prend sa source dans la nouveauté, l’étrange, le surprenant, le différent, l’inhabituel mais aussi dans l’imagination, la curiosité, l’anticipation, la créativité… tout ce qui me fait dire que la sexualité humaine est un art. Quand la passion amoureuse perd de son intensité et que le désir « magique » réciproque diminue et disparaît, il faudra passer à l’action. Dans la durée, le désir sexuel chez l’homme est inné alors que la femme doit le fabriquer. Cette différence entre les deux provoque un quiproquo sexuel que j’expliquerai en parties prochainement.

C’est avec cette phrase que les couples viennent demander de l’aide : « Malgré les années, la durée, malgré nos disputes de plus en plus fréquentes, malgré nos relations sexuelles de plus en plus rares, malgré notre éloignement, malgré la divergence de nos chemins… nous voulons rester ensemble. »
Tous les articles que je pourrais écrire devraient commencer par la même phrase. Les réponses à ce désir du couple se répartissent sur les cinq niveaux d’échanges du couple : spirituel, intellectuel, affectif, conjugal et sexuel. Aujourd’hui je vais essayer de répondre, partiellement, bien entendu, à la demande la plus fréquente qui concerne la sexualité. Au bout de quelques mois ou quelques années, le désir sexuel « magique » de la rencontre a disparu laissant le couple, ou une des deux personnes du couple, dans le désarroi, la déception, alors que les deux personnes s’aiment encore. Tout ceci avec, des deux côtés, un sentiment d’impuissance, de culpabilité et d’isolement…