Il existe un profond décalage entre le fantasme d’une vie de couple idéalisée et la réalité du quotidien conjugal. Ce fantasme est alimenté par les médias qui proposent comme une normalité culpabilisante et dévalorisante le couple harmonieux, amoureux et de longue durée.
Comme au début de la passion amoureuse, on veut à tout prix garder en nous cette sensation de communication parfaite, sans nuage, ce désir d’être à côté de l’autre parfaitement heureux. À partir de la première incartade de l’un ou de l’autre, panique à bord. C’est l’étonnement puis la déception.
La vie de couple est un art qui s’apprivoise, ce n’est pas quelque chose de naturel. C’est un apprentissage remis en question régulièrement au cours du chemin conjugal et chaque fois que l’un-e ou l’autre en émet le désir.
C’est une entreprise surhumaine et contre nature pour certains, la seule qui mérite d’être tentée pour les autres. Si on mettait autant d’énergie et de plaisir à construire le couple qu’à bâtir une maison, l’issue serait toute trouvée.
« Le couple nouveau »
Le couple nouveau, à la fois moins sacrificiel et plus solidaire trouve sa source et son équilibre dans la valorisation de l’individu et son pouvoir de créativité.
Il invite chacun et chacune à s’engager dans une réflexion nouvelle, une approche moins conventionnelle, en phase avec notre époque.
En sortant des sentiers battus du couple traditionnel, le couple nouveau est plus respectueux de notre présent. Il réconcilie le masculin et le féminin dans la fabrication d’une meilleure équité conjugale et affective.
Le couple nouveau sera un plus et non un moyen de compenser un manque.
C’est une entreprise qui mérite d’être tentée quand la passion amoureuse fait place à l’amitié amoureuse.
L’affirmation du « je » ne signe pas la mort du couple
Le bonheur familial mettait en valeur l’individu à travers l’image stéréotypée du « bon père » et de la « bonne mère ». L’évolution individuelle était souvent considérée comme incompatible avec les résolutions et les impératifs du couple dans la durée et la famille.
À l’encontre des nostalgiques du sacrifice inhérent à la vie de couple, ce qui importe aujourd’hui est d’être heureux soi-même. Le renforcement de la confiance individuelle et l’estime de soi sont trop souvent considérés comme un repli sur soi provoqué par la méconnaissance ou la peur de l’autre.
Il n’est pas nécessaire de sacrifier le « je » ou le « nous » mais d’enrichir l’un par l’autre en commençant par soi car le « je » était là avant le « nous ». En prenant soin de soi, chaque personne contribue à un échange conjugal de qualité, une écoute et une communication émotionnelles plus authentiques.
Je propose un travail d’adaptation entre « l’égoïsme positif » (prendre soin de soi) et le « lien » du couple (lien conjugal, affectif, érotique et parental). Les entretiens individuels sont indispensables à la reconstruction du couple en favorisant la créativité individuelle.
Un été en paroles
Prenons-nous le temps de nous asseoir ? Prenons-nous le temps de nous parler l’un à côté de l’autre ou l’un en face de l’autre, autour d’une table, installés confortablement ? Laissons à la parole le temps et l’espace qu’elle mérite parce qu’elle est le lien entre nos deux intelligences. S’inviter sous le même toit pour marquer ainsi l’importance de la présence de chacun-e ici et maintenant, dans la même maison.
Fin d’un été : vacances ou travail, peut-être changement de rythme, changement de lieu, lâcher-prise ou non, ressentis différents, contentement ou déception, remise en forme ou fatigue, distractions ou ordinaire. Nous pourrions parler de ce que nous avons vécu même si nous l’avons vécu ensemble. Nous n’avons sûrement pas ressenti les mêmes choses en même temps. Nous aurons des émotions et des mots différents devant le même coucher de soleil.
Il est fréquent que l’on confonde émotion et opinion, surtout dans le couple. On peut discuter sur une opinion et ne pas avoir le même avis. L’émotion est intouchable, on ne peut ni la changer, ni la juger, ni la remettre en question. Elle est. Des émotions différentes peuvent provoquer des conflits dans le couple car chacun-e voudra avoir raison pour quelque chose qui n’est pas de l’ordre du raisonnable mais du ressenti. Combien de souffrances et de conflits seraient évités si on pouvait écouter l’autre dans ses émotions sans les comparer aux nôtres !
« Que c’est beau ! », « Non, je ne suis pas d’accord ! »… et ça commence !
Ne pas laisser l’été sans paroles.
Le « lien » du couple
Nous ne pouvons pas changer les personnes mais la nature du lien qui les unit. Le lien du couple n’est pas inné, il s’acquiert.
Nous sommes perpétuellement en quête de sens dans l’entreprise du couple. Les récits de vie à deux sont à la fois semblables et différents. Semblables par les coutumes et la transmission des habitudes et différents parce que chaque individu qui compose le couple est unique.
Être un être humain est de l’ordre de la nature, être unique est de l’ordre de la nature, être un couple est de l’ordre de la culture.
Dans le cadre de mon exercice professionnel et en ma qualité d’être humain, je nous invite hommes et femmes à vaincre notre crainte face à la quête d’apprivoisement et de connaissance de soi, à l’exploration de notre propre fonctionnement relationnel et à la fabrication difficile mais passionnante d’un nouveau lien du couple, un entre-deux à redécouvrir et à rénover. Cette recherche tient compte de notre héritage culturel mais se fabrique ici aujourd’hui et maintenant dans le contexte sociétal actuel.
Nul n’est condamné à trainer derrière soi les acquis du passé.
Je propose un cheminement dans le devenir de soi et du lien du couple.