Mettre un masque, pour le couple, c’est sûrement pas un scoop ! Il avance masqué depuis ses origines, surtout face au mystère endémique de la sexualité. Masque collé à la peau, uniquement tissé de fausses croyances telle que, la plus répandue et indéracinable : « Le couple, ça devrait marcher, c’est naturel ». Nous avons échoué dans notre manière de concevoir un couple « naturel », de la même façon que nous échouerions si nous voulions jouer une partition de Bach « naturellement » au piano, sans jamais avoir appris à jouer de cet instrument. Avez-vous essayé ? Pour faire écho à la citation de Boris Cyrulnik, je soulignerai que le couple dans la durée est « un événement culturel » sur un « fait sociétal prétendument naturel ». Arrêtons de ne pas voir les choses en face, bas les masques, cessons de confondre magie naturelle de la passion et action culturelle du couple dans la durée. Un beau jour, nous ne serons plus amoureux de la personne avec laquelle nous avons fondé une famille. Est-ce une raison pour nous séparer ?
Et si nous tentions de tirer quelque chose de cette expérience cauchemardesque de la pandémie due au Covid-19 ? Grâce au confinement s’est reposée la question du rôle de chacun au sein du couple. Qu’est-ce qui est naturel, qu’est-ce qui ne l’ai pas ? Qui fait quoi ? Il faudrait faire en sorte que les nouvelles générations ne construisent plus leur vie affective exclusivement sur le mirage de l’« amour toujours » et le mythe du « prince charmant » et de « la princesse charmante » ; empêcher que se perpétue indéfiniment le « conditionnement Walt Disney » qui pérennise les rôles sexués et les héros de contes de fées.
De la même façon que les scientifiques cherchent un vaccin pour nous immuniser contre la maladie, cherchons les outils et les stratégies qui nous protégeront contre les idées reçues. Les remèdes passeront dans les deux cas par l’éducation et la pédagogie. L’antidote des deux empruntera les chemins du respect, de la distanciation, de la connaissance et du bon sens.
A la semaine prochaine