Pour les femmes, il n’y a pas d’intimité sans dialogue ni partage verbal.
Elles recherchent plutôt l’étroitesse des liens ou même la dépendance.
Pour les hommes, côtoyer le conjoint sans échanger de parole constitue tout de même un partage, partage de temps, partage d’intérêt.
Les hommes privilégient ainsi l’autonomie, l’indépendance et même la solitude, mais il faut que l’autre, sa compagne, ne soit pas trop loin.
La femme ne prend pas assez au sérieux ses propres exigences érotiques et affectives. Elle ne sait pas “imposer” son désir du désir, là où tout se joue, là où tout s’apprivoise, se fabrique, s’invente, s’imagine, se crée.
L’acte sexuel en tant que tel (génital) n’est pas désirable. Le “câlin” est désirable.
L’homme est également souvent piégé par ses propres réactions sexuelles (érection) dont il ne sait comment se “dépatouiller” alors qu’il désire, lui aussi, lenteur, douceur, et durée de la sensualité pour plus de délectation dans le plaisir… bref, plus d’érotisme …
Qu’est-ce que le quiproquo sexuel ?
Dans le couple qui dure, chacun-e attend de l’autre un comportement sexuel et affectif idéal et immuable. Or le temps qui passe, la promiscuité et la routine opèrent progressivement un travail de sape qui ronge le merveilleux de la rencontre et cache les évidences de la réalité : l’homme et la femme perdent l’élan magique qui les poussait l’un vers l’autre. Ils font l’amour moins souvent et l’homme le déplore. Ils sont moins romantiques et la femme le déplore. Dans le quiproquo sexuel, il y a « erreur sur la personne ». L’homme croit que la femme dont il est tombé amoureux exprimera indéfiniment son désir sexuel de la même façon qu’au début de leur passion, spontanément et fréquemment. La femme croit que l’homme dont elle est tombée amoureuse exprimera indéfiniment séduction et romantisme de la même façon qu’au temps de leur rencontre, spontanément et fréquemment. Tous deux expriment avec moins d’enthousiasme le plaisir d’être ensemble. Il y a moins de désir de jeux, moins de réciprocité dans la curiosité, moins de joie de vivre. Ils s’accusent l’un l’autre de ne plus s’aimer autant – ce qui est vrai – mais n’osent jamais exprimer : « Je t’aime moins, mais je veux rester avec toi. » Cette phrase peut-elle être audible sans provoquer un tsunami affectif ?
(Du même auteur : Anne Marie Wolsfelt. Extrait du livre « A nous deux, le couple ! » publié en mai 2019 par les Editions Le Solitaire)
Le mythe d’une sexualité « parfaite »
Cette période sécuritaire en matière d’épidémie et les réticences relationnelles qu’elle occasionne vont mettre en évidence de nouveaux questionnements sur l’intimité du couple et en particulier sur sa sexualité. Réflexions que je souhaiterais appropriées à une sexualité plus humaine dans le couple au long cours. La sexualité que l’on nous présente comme désirable, idéale et incontournable à grands coups de blockbusters et de publicités est humainement impossible.
Elle exige un masculin qui doit séduire, plaire, être doux, à la fois provocateur et respectueux. C’est lui seul ou presque qui doit être à l’origine d’une relation sexuelle réussie. On a mis sur les épaules de l’homme la responsabilité du plaisir du couple, c’est sans doute pour cette raison qu’il a les épaules larges ! Il doit deviner les effets de ses caresses sur une personne à qui l’on a appris à ne pas dévoiler ses émotions sexuelles. Au féminin, elle doit être douce, tolérante à l’égard des exigences de son partenaire, à l’écoute de son amant, à la fois passive et excitante, excitée, mais pas trop pour ne pas choquer ou effrayer. Tiraillée dans son imaginaire entre le modèle de la vierge et celui de la putain, elle a néanmoins l’obligation de jouir, de l’exprimer et d’en être redevable.
Il nous appartient de nous délivrer de cet engrenage : pour les hommes, ne plus se réduire à être de bons techniciens, de bons ouvriers spécialisés du sexe. Mais devenir de vrais amants, hommes présents, habités de leurs émotions, offrant leur désir et leur plaisir. Pour les femmes, chercher leur autonomie dans l’excitation et le plaisir, découvrir la jouissance, peu à peu, comme elles le souhaitent et ne pas tout attendre de l’autre.
La sexualité semble être en permanence jugulée par deux extrêmes : l’obscurantisme du XIXe siècle et la pornographie avec l’hypersexualisation des XXe et XXIe siècle. L’ignorance de notre corps et de nos capacités érotiques se perpétue de générations en générations. Les mythes continuent de se propager. Les stéréotypes et fadaises règnent en maîtres sur ce sujet. Les conséquences ? Je suis intimement persuadée que la mésentente sexuelle est LA principale cause des violences conjugales. Quand oserons-nous enfin parler de la nécessité des apprentissages en matière d’affectivité, d’érotisme et de couple ?
Bas les masques !
Consultations à distance
Particulièrement en période de confinement sanitaire, vous avez besoin de parler, d’être rassuré-e, de sortir d’un isolement dû à un manque de communication ou à une promiscuité étouffante, vous souhaitez une consultation rapide avec un spécialiste confirmé, vous ne pouvez pas consulter en direct un psychothérapeute. Les entretiens peuvent se faire en individuel ou en couple.
Je vous propose des consultations à distance, en ligne ou par skype. Ces consultations de qualité, effectuées avec professionnalisme se déroulent dans les mêmes conditions qu’en cabinet après obtention rapide d’un rendez-vous.
Vous pouvez m’envoyer un message à mon adresse mail : am.wolsfelt@orange.fr ou bien me téléphoner au 05 62 93 78 00 du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 15h à 19h et le samedi de 9h30 à 13h.
Interview d’Anne-Marie Wolsfelt sur Frequence Luz
Écoutez Anne-Marie Wolsfelt parler de son livre “A nous deux, le couple !” sur Fréquence Luz, avant de la retrouver ce vendredi 18 octobre à la librairie Plume de Luz Saint Sauveur (17h dédicace, 19h discussion autour d’un repas partagé )
https://www.frequenceluz.com/plus-est-fous-plus-lit/nous-deux-couple-livre-anne-marie-wolsfelt
