D’aucuns laissaient déjà entendre que « le couple est une prison » et aujourd’hui cette « prison » est elle-même confinée ! deuxième prison, double peine !
« Qu’est-ce qu’on fait avec ça ? »
Avant « la guerre » contre le coronavirus, les couples se séparaient parce qu’ils « s’étouffaient » l’un l’autre. Pour accélérer le processus, aujourd’hui ils sont confinés malgré eux entre quatre murs et la plupart du temps avec leurs enfants.
Catastrophe, tsunami, mort du couple?
Oui ! mort du vieux couple hérité du XIXème siècle mais pas à cause du corona virus.
L’année dernière, à la même époque, lors de la publication de mon essai « A nous deux, le couple ! », je pensais et écrivais que l’apprentissage d’une nouvelle vie en couple était nécessaire.
Aujourd’hui elle me paraît urgente. Ce confinement sanitaire provoque une remise en question quant à la forme de la vie relationnelle dans le couple. La qualité de la communication entre les deux protagonistes va dépendre de la façon dont on va gérer l’embarras procuré par une proximité vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Profitons de cette période pour remettre en question le stéréotype le plus néfaste pour l’homme et la femme qui vivent en couple sous le même toit : « Nous nous aimons, nous sommes un couple, nous avons les mêmes projets, les mêmes attentes, nous ne formons qu’une seule et même personne et c’est pour la vie ! ».
Non à cette fausse croyance ! La passion ne dure pas. Nos deux individualités nécessitent autonomie, indépendance, éloignement, isolement.
Pratiquement ? Pourquoi ne pas décider ensemble que chacun-e pourra choisir son planning et son espace tout en maintenant un fonctionnement familial efficace et le plus serein possible ? Et pourquoi ne fabriquerait-on pas des paravents pour matérialiser les limites de nos territoires ? Ainsi donner la possibilité à chacun-e de respecter l’autre dans son intimité ? S’isoler pour supporter le confinement et avoir soudain envie d’échanger. S’inviter sous le même toit. S’il est possible, aujourd’hui, de réaliser cette nouvelle façon d’être, il sera peut être possible de transformer notre vie en couple dans l’« après-guerre »…