« Improviser et préméditer dans le couple qui dure »

On pourrait dire, concernant La balade érotique : improviser la préméditation ou préméditer l’improvisation ; dans les deux cas, on laisse la place au mystère et à l’imagination. Penser à notre prochaine balade érotique engendre déjà un plaisir qui se situe dans l’imaginaire et la préméditation. Nous dégustons d’abord en imagination, nous nous « mettons l’eau à la bouche » et nous nous apprêtons à savourer l’inconnaissable et l’inattendu. Nous préméditons l’amour de la même façon que nous nous concentrerions sur un modèle avant d’imaginer le tableau et de le peindre. Il suffirait ne serait-ce qu’une fois par jour d’un regard enjôleur et tendre, d’un baiser, d’un petit geste doux, un contact délicat, un frôlement sensuel, un mot évocateur juste murmuré, une intonation de voix incertaine… 

Si l’on est attentif à ce qui se joue dans le moment présent,
 on peut offrir à chacun d’accueillir l’autre même si pour un des deux la disponibilité érotique n’est pas présente. On peut essayer de goûter la réponse de l’autre, même si elle est uniquement affective, tendre, voire humoristique. On prend le temps d’aller vers lui, vers elle, et peut-être de nous serrer l’un contre l’autre, nous lover, nous coller, rester là, presque immobiles, goûtant l’instant, dans une douceur commune augmentée par le bien-être et le plaisir d’être pelotonné·e·s et presque figé·e·s dans ce moment déjà voluptueux d’attente ou de non-attente. Beaucoup plus tard… on s’attarde au bord d’un corps aimé, on effleure sa peau, une rondeur, une cambrure, sensations aériennes et charnelles, immobiles et mouvantes. Moments de tendresse pouvant se transformer en moments érotiques ou s’arrêter là.

Et si les désirs ne s’accordent pas ?
Et si les désirs ne s’accordent pas ?

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