L’injonction de performance se fait de plus en plus pressante au masculin comme au féminin.
Un de mes impatients ( les personnes et les couples que je reçois sont impatients de trouver une solution à leurs problèmes ), se plaignant de ne pas être « performant » me dit souffrir d’une « angoisse de normalité ». Pour lui, la normalité en matière de sexualité c’est la performance. Il faut être à la hauteur, avoir un désir sexuel spontané, réciproque, que l’on vienne de se rencontrer ou que le couple dure depuis 10 ans. Pour ma part, j’interprète son discours comme l’expression d’une « championnite » contemporaine dans ce domaine.
L’homme exige de lui-même une érection pénienne au garde à vous et qui dure le plus longtemps possible. Parallèlement, la femme exige d’elle-même une excitation et des réactions sexuelles quasi simultanées et équivalentes en intensité à celles de l’homme.
Ors, réactions sexuelles en chaîne et à fortiori simultanées ne sont pas compatibles avec nos différences.
Théoriquement tout le monde le reconnaît mais concrètement on agit comme si on ne le savait pas.
La recherche scientifique et pharmacologique favorisent la quête d’une activité sexuelle de compétition en faveur d’une sexualité mécanique. (facilitateurs de l’érection )
La lenteur, la sensualité, l’intuition des geste, n’ont pas leur place dans cette lutte pour une efficacité à tout prix et à tout épreuve: une « orgasmocratie » vaine et inhumaine.
Revenons plutôt à la « balade érotique » ( 3ème partie de mon essai: « A nous deux le couple! » ): se promener lentement dans l’érotisme… sans savoir où nous mène cette promenade sensuelle , seule pourvoyeuse de plaisir.