Un chemin à dessiner

Marc, 16 ans, lycéen, me téléphone et me demande si je peux le recevoir, non pour une consultation mais pour une discussion sur la sexualité et en particulier l’éducation à la sexualité. J’accepte. Nous prenons rendez-vous.

Il s’installe dans le fauteuil comme s’il allait repartir .
Il dit : « C’est difficile, je ne sais pas par où commencer… »
Il regarde ses pieds, puis les livres autour de lui, le bureau et moi.
« Vous êtes sexologue ? »
« Oui »
Il s’assoie définitivement, confortablement, inspire fort et :
« Quand on nous parle de sexualité à l’école ou au lycée, c’est toujours le Sida, la contraception, les maladies, les capotes, l’anatomie très peu, les dangers, faire attention ! ils ne savent dire que ça !… le sexe, ce n’est pas que la reproduction, ce n’est pas que le cul ! (excusez-moi)… Parce qu’à côté de tout ça, il y a la pornographie et ça ne me convient pas non plus, je sais que c’est pas ça l’amour ! »
La suite de notre entretien reste confidentielle.

Merci à cet adolescent pour son « coup de gueule » et sa lucidité.
Nous avons beaucoup de travail à faire et un chemin à dessiner, et quel chemin ! Pour enfin pouvoir parler d’amour, de sensualité, de désir, de plaisir, d’humanité… d’érotisme, l’art de la sexualité et du lien amoureux !… sans tabou ni idées reçues.

Groupe de parole au CIDFF65 « L’importance de l’estime de soi dans notre vie sexuelle »
Colloque « L’après-midi du couple » 7 novembre 2020 à Tarbes