Quand la magie de la passion opère

L’homme croit que la femme dont il est tombé amoureux exprimera indéfiniment son désir sexuel de la même façon qu’au début de leur passion, spontanément et fréquemment. La femme croit que l’homme dont elle est tombée amoureuse exprimera indéfiniment séduction et romantisme, de la même façon qu’au temps de leur rencontre, spontanément et fréquemment.

Quand nous entrons en vie de couple, les composantes de la passion vont, en s’amenuisant puis en disparaissant, devenir les instruments de sa destruction. Quand la passion perd de son intensité, la communication des émotions et le désir sexuel ne se vivent plus dans la simultanéité ni dans la similarité. C’est ce constat qui, lentement, s’insinue et fait peur. La spontanéité réjouie s’étiole et le désir sexuel de l’homme et de la femme se différencient et amorcent un décalage dans le temps et dans l’intensité.  

C’est au début de la vie en couple que commence la lente et insidieuse décomposition de la passion parce que nous nous lançons aveuglément dans un fourre-tout  prêt-à-porter et prêt- à- vivre dans lequel nous jetons pêle-mêle passion amoureuse, besoins matériels,  partage (équitable ou pas) des tâches et des responsabilités…
Le temps qui passe, la promiscuité et la routine opèrent progressivement un travail de sape qui ronge le merveilleux de la rencontre et cache les évidences de la réalité : habitudes, lassitude et ennui.

 L’homme et la femme perdent l’élan magique qui les poussait l’un vers l’autre. Ils font l’amour moins souvent et l’homme le déplore. Ils sont moins romantiques et la femme le déplore.
 De jour en jour l’enthousiasme  communicatif s’étiole. On ne joue plus, on est moins curieux, on ne se surprend plus, on ne rit plus. On voudrait encore partager alors qu’il faudrait apprendre à échanger. Nous ne sommes plus les mêmes, nous sommes différents. Ce constat n’est pas évident pour tout le monde.
 Parce qu’ échanger le « différent » est plus difficile que partager le « même ».

 « Je t’aime moins, mais je veux rester avec toi ». Cette phrase est-elle audible sans provoquer un tsunami affectif ? 
Mais c’est le langage de la passion ou rien !
Le totalitarisme affectif  fait loi :« S’aimer moins n’est pas normal, je me suis trompée, ce n’est pas l’homme ou la femme de ma vie ».

 Ils  se sentent désemparés. Ils sont encore attachés l’un à l’autre, mais ils pensent que ce n’est pas suffisant pour continuer à vivre ensemble.
On ne leur a pas expliqué que le désir masculin est inné  qu’il y ait passion ou pas et que le désir féminin est inné uniquement dans le temps de la passion mais à fabriquer dans la continuité du couple.
L’homme et la femme doivent devenir acteur de leur sexualité et ne plus attendre en vain une spontanéité soit disant partagée.
Les différences de chacun.e vont enfin enrichir un érotisme réinventé !
C’est mieux que la magie !

Le sentiment de préférence pour rester en couple longtemps ?
De la passion à l'action

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